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Qui veut se payer un athlète ?

6 avril 2009

C’est Romain Mesnil qui est en vente sur eBay, pour quelques heures encore.

Privé de sponsor maillot, le perchiste français a décidé d’agir et de faire parler de lui pour trouver de nouveaux partenaires. L’histoire a commencé il ya quelques jours avec un petit film « viral » diffusé sur internet :

Puis une conférence de presse a révélé l’offre : Romain Mesnil s’est mis en vente sur eBay.
Il propose aux entreprises et aux particuliers de l’accompagner toute la saison 2009, et de tenter avec lui la barre des 6m, et de préparer les Championnats du monde de Berlin sous deux formes :
–       Lot 1 : Un partenariat classique mais vendu via les enchères sur le site d’Ebay avec de la visibilité, ses droits d’image, et une journée de RP.
–       Lot 2 : Un partenariat innovant à destination du grand public… avec un nom, message ou photo de la personne, et un dîner ou déjeuner avec moi.

A l’heure d’écrire ces lignes, les lot 1 a passé les 20 000 euros, tandis que le lot 2 est à 4 000 euros. La démarche est intéressante, innovante, et plutôt bien menée, mais le résultat chiffré un peu faible je trouve.

Si vous avez les moyens, vous pouvez enchérir ici :
Enchère lot 1 : http://cgi.ebay.fr/ws/eBayISAPI.dll?ViewItem&item=320355212000
Enchère lot 2 : http://cgi.ebay.fr/ws/eBayISAPI.dll?ViewItem&item=320355217301

Week-end chargé !

2 février 2009

Du sport partout ce week-end. Bien sur, vous n’aurez pas loupé le titre de Champions du Monde de Handball, acquis fort intelligement par « Les experts » après leur titre Olympique et Européen. Contre toute attente, il y a eu du handball à la télé, en dehors de période olympique.

Vous avez peut être vu la ballade de Loeb en Irlande. Seb a été intouchable, et à lui même avoué que les conditions météo étaient terribles avec des limites d’adhérence impossible à trouver. Ce qui ne l’a pas empêché de coller 1 min 30 à son propre équipier. C’est dire si ses adversaires ont dû en baver…

Certains d’entre vous ont peut-être sacrifié une partie de leur nuit pour la finale du Super Bowl, la grand messe du sport américain. Bon, c’est très long. Mais ça peut être spectaculaire, surtout en dehors des phases de jeu. Il parait que cette finale 09 était géniale, comme dans un film américain… moi j’ai fait l’impasse.

En tout cas, vous n’avez pas pu louper l’arrivée du Vendée Globe, avec des très très longues périodes de direct, notamment sur les chaines TNT (un bateau qui rentre au port, ça n’avance vraiment pas vite, et les journalistes de iTélé n’ont pas tous suivi la formation accélérée sur la voile…).

Ce week-end, c’était donc la fête aux sponsors, avec le jackpot pour le bateau Foncia de Michel Desjoyaux. Pour ceux qui se demandent encore ce que le sponsoring peut apporter en retour, je vais aujourd’hui laisser l’ami bloggeur Rodolphe Champagne vous en parler. Cliquez ici.

Le sponsoring voile : un bon investissement ?

13 novembre 2008

Il y a quelques mois nous avions posé la question du retour sur investissement pour le sponsoring cycliste. Cette fois, c’est la question du sponsoring voile qui est posée, en plein Vendée Globe.

vendeeglobe-logoLa solitaire autour du monde, courue tous les quatre ans, fait partie des événements majeurs du sport. Bien que très française, cette course est à classer avec le Tour de France et la Coupe du Monde de Football : depuis 2004, elle est dans le top 7 des manifestations sportives les plus suivies au monde. Les quatre mois de course permettent de générer quelques 12.000 articles de presse, 12.000 reportages télé et 7.000 sujets radio !*

Alors, qui a gagné le Vendée Globe ? Hé bien d’abord les sponsors, toutes marques confondues, y compris ceux qui ont déjà abandonné. Car dans la voile, l’échec est permis : le capital sympathie du public envers les skippers n’est pas écorné en cas de démattage. Au contraire, ce sport apparaît alors « humain », les communiqués de presse des annonceurs trouvent toujours quelque chose à dire, et même en cas de retour au port dès les premières heures de course, les retombées sont bonnes.

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Ça ne va colle pas vraiment avec l’esprit sportif, mais il vaut mieux un bon chavirage plutôt qu’une course sans histoire au milieu du peloton. Premier bilan après quelques jours de course : qui à fait la une ? Quelques leaders et l’ancien vainqueur Vincent Riou ; mais surtout Téménos, premier à rentrer au port, Foncia quelques heures plus tard, Poujoulat qui se frotte à un cargo, et surtout La vache qui rit, DCNS et Aquarelle qui fracassent leurs mats. Visibilité assurée dans les journaux télé.

Pour un ticket moyen d’environ 2,5 millions d’euros, c’est un sport très bon marché pour les annonceurs ! Ce qui explique sans doute que 30 bateaux aient pris le départ cette année.

* sources : BFM, Les Echos, Sports and Marks.

Lancer un nouveau logo grace au sponsoring

5 novembre 2008

Nouveau logo, nouveau bateau : Brit Air sera au départ du Vendée Globe, dans quelques jours. La compagnie d’aviation du groupe Air France est sponsor de la voile depuis plusieurs années, et à fait coïncider le lancement de sa nouvelle identité avec la mise à l’eau du nouveau bateau, qui est désormais prêt pour sa première grande course. Brit Air sera au départ du tour du monde en solitaire avec un bateau 60 pieds Imoca, skippé par Armel Le Cléac’h.

La palette de couleurs est peu utilisée dans le sponsoring, mais est bien mise en valeur sur ce monocoque. L’image renvoyée est très clean et sobre. A la fois institutionnel dans la typographie et les couleurs rassurantes, et affirmée par la teinte beige assez spécifique et la « touche locale » apportée par le triskel. Bon vent !

Budget sponsoring : que faire de ses millions ?

23 octobre 2008

C’est la crise, nous dit la télé. Alors profitons-en pour parler budget. Certains en doutent encore, mais le sponsoring amène un bon retour sur investissement. Lorsqu’il est bien mené, bien sûr, et ne résulte pas uniquement de la volonté du patron de se faire plaisir le week-end.

Par exemple, BNP Paribas s’investi dans le tennis depuis 30 ans, auprès de l’Open de France, de Roland Garros, de la FFT, de la coupe Davis et du Master ATP de Bercy. Tout ça pour un billet estimé à 20 millions d’euros. Résultat : la banque est le sponsor du tennis le mieux mémorisé par les Français, et surtout c’est le premier sponsor le mieux mémorisé (33%), toutes disciplines confondues*.

*Source : Stratégies n°1489, Sportlab Group-Sportimat2007.

Si vous avez quelques millions, mais que la place est déjà prise par BNP, voici d’autres idées de budgets :

Dans le football :
– Maillot de l’OM : 6 à 8 Millions d’euros/an (Neuf/Direct Energie)
– Maillot de l’OL ou du PSG : 4 à 6 Millions d’euros/an
– Maillot des arbitres de Ligue 1 : 1,5 Millions d’euros/an (But)

Les grands clubs étranger font beaucoup mieux :
– Maillot de Manchester United : 21 Millions d’euros/an (AIG)
– Maillot du Bayern Munich : 20 Millions d’euros/an (T-Home)

Chez les équipementiers aussi c’est la bagarre :
– Equipementier maillot de l’Equipe de France de rugby : environ 5 Millions d’euros/an (Nike)
– Equipementier maillot de l’Equipe de France de foot : environ 10 Millions d’euros/an (Adidas) et 42 Millions d’euros/an à partir de 2011 (Nike)

Dans le cyclisme, les retombées des sponsors français sont bien évidemment boostées par le Tour de France :
– Equipe Continental Pro : 3 à 4 Millions d’euros/an (Agritubel)
– Equipe Pro-Tour : 6 à 7 Millions d’euros/an (Bouygues Telecom, Caisse d’Epargne, Crédit Agricole)
– Ville départ du Tour de France : 10 Millions d’euros (Londres 2007)

Dans la voile, les budgets ne sont pas annuels, mais pour 4 à 5 ans :
– Maxi-trimaran Banque Populaire : 10 Millions d’euros
– Team Oracle BMW (America’s Cup) : 130 Millions d’euros
– Monocoque PRB (Vendée Globe, Route du Rhum…) : 2,5 Millions d’euros

Enfin, les plus gros budgets sont investis en Formule 1, reine du sport business :
– Top sponsor : compter 50 millions d’euros/an (Vodafone, ING)
– Partenaires officiel : de 3 à 15 millions d’euros/an
– Budget complet d’une écurie par saison : environ 330 millions d’euros (Renault F1 Team)

Bien sûr, tous ces chiffres sont variables, en fonction de l’actualité, des résultats, des compétitions à venir, et de l’offre et la demande. De plus, investir un gros billet pour s’offrir de la visibilité dans le sport, mais ne pas avoir les moyens de le faire savoir ne donne rien : il faut donc prévoir que pour 1 euro investi dans le sponsoring, 1 euro doit être investi dans la communication de ce partenariat.

Pourquoi choisir une couleur, quand on peut les mettre toutes ?

16 Mai 2008

C’est ce qu’à dû se dire l’équipe marketing de Ford en rallye. Déjà le nom officiel de l’équipe est long comme un week-end sans bière : BP Ford Abu Dhabi World Rally Team.

Il y a quelques principes en ce qui concerne la visibilité sponsoring. Par exemple, le premier élément de reconnaissance d’une marque est sa couleur. Donc on essaye souvent d’appliquer la marque en blanc sur son fond de couleur, afin de « s’approprier » le support. Sauf qu’il faut parfois savoir s’arrêter à temps..

Ford réduit son propre budget en multipliant les partenaires, et veut sans doute faire plaisir à tout le monde, mais au final il y a tellement de couleurs qu’on dirait le peloton du Tour de France : on ne voit plus rien. Aucune mémorisation ou lecture instantanée possible…

Alors, vous comptez combien de couleurs ?

Le sponsoring… sans la visibilité !

13 Mai 2008

La démarche de Hublot, fabricant de montre suisse, et assez incroyable, et je pense inédite. Jugez plutôt :

La marque est le plus petit sponsor du futur Euro 2008, organisé conjointement par la Suisse et l’Autriche. En face de marques comme Coca-Cola, Adidas ou Mc Donald, le petit fabricant à choisi d’innover pour faire parler de lui : bien qu’il les ait achetés, il n’utilisera pas les panneaux publicitaires au bord du terrain !

Hublot à choisi de les offrir à la cause de la lutte contre le racisme. Ce sera donc « Unit against racism » qui s’affichera sur la pelouse. Etonnant, non ?

Et pourtant, le coup est finement joué, et les résultats sont déjà là : le buzz médiatique fonctionne à fond. La preuve j’en parle ici. Et Hublot profite tout de même pleinement de sa licence « Euro 2008 », en préparant une série de produits brandés, et en fournissant les arbitres de la compétition avec une montre spéciale, dont le cadran fait 45 minutes.

Quand on a des petits moyens, il faut être malin !

PS : petits moyens… tout est relatif. Hublot appartient quand même au groupe LVMH, et doit donc bénéficier de bons appuis en statégie marketing !

« J’avais pas la combi ! »

28 avril 2008

La semaine passée se sont déroulés les Championnats de France de Natation, à Dunkerque. Tandis que certains « faisaient leurs gammes » en sortant des temps qualificatifs pour les Jeux Olympiques de cet été à Pékin, et même des records (Malia Metella, Amaury Leveaux, Frédéric Bousquet), d’autres occupaient l’espace médiatique de manière plutôt désordonnée.

En effet, Laure Manaudou a beaucoup fait parler d’elle, et surtout de son sponsor. La polémique a commencé à germer ces dernières semaines avec l’apparition de la nouvelle combinaison Speedo LZR Racer. Développée depuis plusieurs années par Speedo (et l’aide de la NASA !) la combinaison a déjà fait tomber 28 records du monde ! Avec ses coutures par ultrasons et ses matériaux high-tech, elle pourrait améliorer la flottaison, et surtout réduire la traînée.

Le problème, c’est que Laure Manaudou, depuis ses débuts de championne, est soutenu par Arena. Et que Arena est en retard au niveau R&D. Heureusement, Laure affirme dans la presse que la nouvelle combi Arena arrivera bientôt, et que même si les records tombent en Speedo, « je continuerai à nager en Arena. » (Magazine Sport du 18 avril) .

Mais les choses se compliquent : Laure rate une course, doute, pleure dans les tribunes… et revient nager. Mais cette fois avec une combinaison Tyr (sponsor de la Fédération Française), puis une autre fois avec la fameuse combinaison Speedo !
Voilà de quoi jeter un joli discrédit sur Arena, son sponsor et équipementier de toujours, qui la paye et l’équipe… pas vraiment classe… on à déjà vu des sportifs plus fidèles et loyaux. A moins que ce soit Arena qui ne gère pas vraiment bien son sponsoring. Ca fait désordre !

Enfin, avec ou sans la bonne combi, Laure Manaudou a quand même claqué des temps qui lui permettent d’assurer sa qualif aux JO. C’est bien là l’essentiel.

PS : pour ceux qui voudraient devenir recordmans du monde après avoir lu ce post, il faudra patienter juste quelques semaines : la super combinaison LZR Racer devrait arriver en vente libre, pour environ 450 euros…

L’événement sport de mon week-end : Paris-Roubaix

28 avril 2008

Alors que la période des « classiques » touche à sa fin avec une splendide victoire d’Alejandro Valverde à Liège-Bastogne-Liège, je vais revenir sur une autre grande course cycliste : il y a quelques jours, un week-end passé dans le nord m’a donné l’occasion d’aller voir Paris-Roubaix.

drapeau-flandresCette grande classique qu’on appelle l' »Enfer du Nord » mérite bien son nom, même si, contre toute attente, il faisait grand soleil. Postés dans un des derniers secteurs pavés, à Gruson, au milieu des drapeaux des Flandres, des camping-cars, et des campements de nos amis belges et hollandais, nous avons pris place en face d’un barbecue fumant, histoire de ramener un souvenir odorant dans le tgv du retour.

Excité comme un gosse qui attend le passage du Tour de France, j’attendais de pied ferme la caravane. Quelques voitures de directeurs sportifs, trois ou quatres annonceurs tout au plus, dont Ben & Jerry’s et Bouygues Telecom. Rien de très impressionnant en fait… La caravane est très courte, on sent que les budgets sont réservés au Tour de France. L’essentiel du sponsoring est fait par la visibilité télé et presse.

Tout près du fameux « carrefour de l’arbre », nous avons voulu vérifier la légende : celui qui sort en tête du carrefour arrivera en vainqueur au vélodrome. Après contrôle vidéo, c’est bien Fabio Cancellara qui passe le premier, mais c’est Tom Boonen qui l’emporte finalement. En tout cas, c’était un duel de géants sur les pavés cette année.

Mais le plus impressionnant se trouvait derrière : le peloton, ou ce qu’il en reste, par petits groupes. Des coureurs abimés, écorchés, sales, avec un regard qui hésitait entre « qu’est-ce que je fais là » et « ça va durer encore longtemps ? ».

Red Bull débarque en gaule

23 avril 2008

Avec son habillage graphique inchangé depuis le lancement en 1987, la canette bleue et argent est depuis quelques jours officiellement autorisée à la vente en France.

Red Bull est aussi l’un des acteurs les plus actifs dans le sponsoring : Red Bull F1 team, Torro Rosso F1 Team, Audi en DTM, Red Bull Air Race Series, Citroën en WRC, Toyota en Nascar, KTM en moto GP, Seat en WTCC, les X-fighters de supercross, KTM au Dakar, Mégavalanche en VTT, et tous les sports extrèmes…

C’est à dire une image en totale opposition avec la campagne de lancement en France, qui parodie la potion magique :

En sponsoring, la marque tire parti de ses codes graphiques très reconnaissables, appliqués systématiquement : un énorme taureau rouge poussant un rond jaune, le tout sur fond bleu marine.


Le symbole graphique est tellement fort que Red Bull peut même se permettre d’en jouer et de le détourner, comme sur la Torro Rosso de Sébastien Bourdais.